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Retour sur le webinaire de publication du référentiel 2025 de l'OICN :

Chaque année, l’OICN publie le Référentiel de l'Infobésité et la Collaboration Numérique, et cette année 2025 marque la troisième édition de ce travail.

Dans le cadre de la sortie du référentiel 2025, trois webinaires ont été organisés pour en présenter les résultats et en discuter avec différents expert·e·s.

Le replay complet d’un de ces webinaires est disponible ci-dessous, accompagné d’un résumé détaillé dans cet article de blog.


Pour accéder au référentiel 2025, vous pouvez le télécharger via ce lien.


Lors du webinaire de publication du référentiel 2025 de l'OICN, plusieurs chiffres clés marquants ont été présentés, illustrant les défis quotidiens auxquels nous sommes confronté·e·s dans la gestion de l’information.

Voici les points essentiels qui ont été abordés :


  1. Augmentation constante du volume de courriels et charge de travail associée

En termes de quantité de courriels, le constat est une augmentation continue des volumes reçus, avec une hausse de 16% cette année. Les dirigeants reçoivent en moyenne 390 courriels par semaine, les managers 243, tandis que les collaborateurs en reçoivent 115. Cette charge représente un vrai enjeu, puisque le temps passé à traiter ces courriels atteint 11h30 par semaine chez les dirigeant·e·s, 7h chez les managers, et 3h chez les collaborateurs. Pourtant, cette charge n’est que peu prise en compte dans les missions officiellement attribuées.


  1. Multiplication des canaux de communication et impact des chats d’équipe

Le volume croissant de messages ne concerne pas seulement les courriels, mais aussi les échanges via les différents canaux de communication, notamment les chats d’équipes. On dénombre en moyenne 140 messages envoyés par semaine via ces chats, s’ajoutant donc à la charge des courriels. Ces canaux multiples accentuent la surcharge informationnelle (donc l'infobésité), car notre capacité à gérer beaucoup d’informations sur plusieurs canaux devient très difficile. Il est souvent nécessaire de se concentrer sur un canal principal pour éviter l’éparpillement et favoriser une meilleure gestion de l’information.


  1. Explosion des destinataires dans les échanges et complexification des communications

Par ailleurs, la communication engage de plus en plus de personnes dans les échanges. Le nombre de destinataires par message augmente d’environ 10%, avec une moyenne d’environ 2,6 à 2,7 destinataires par message. Cette multiplication des acteurs dans les boucles de communication est un facteur aggravant de la surcharge informationnelle, car cela crée un flux plus dense et souvent plus chaotique de messages à traiter.


  1. Amélioration mais persistance des connexions hors horaires et enjeux de déconnexion

Un point positif est l’amélioration constatée concernant la déconnexion. Les échanges hors des horaires habituels de travail (9h-18h) ont diminué, avec une baisse de 20% des soirées reconnectées. Malgré tout, les chiffres restent élevés : 14% des courriels pour les collaborateur·rice·s, 19% pour les managers et 27% pour les dirigeants sont envoyés en dehors des horaires définis. De plus, 46% des week-ends d’un·e dirigeant·e sont marqués par des connexions, et 31% de leurs soirées voient l’envoi d’au moins un courriel après 20h, ce qui interroge sur le respect réel du droit à la déconnexion.


  1. Réunionite : saturation des agendas et conséquences sur la productivité

La « réunionite » est un autre défi majeur, avec un impact important sur l’organisation du temps. Les invitations à des réunions s’accumulent, causant une saturation des agendas : 36h par semaine pour les dirigeant·e·s, 22h pour les managers, et 10h pour les collaborateurs sont consacrées aux réunions. Cette situation, ajoutée aux temps nécessaires pour traiter les courriels, conduit à plus de 47h de travail consacré uniquement à ces deux activités, sans prendre en compte d’autres tâches. Cette surcharge provoque des comportements comme le traitement des courriels pendant les réunions (avec une hausse de 25% de ces envois durant les réunions), ou le phénomène du FOBO (« fear of better option »), qui rallonge la prise de décision sur la participation à une réunion, aggravant encore le cercle vicieux du retard et du désengagement.


  1. Usage limité et défis des outils collaboratifs dans les organisations

Concernant les outils collaboratifs tels que Slack ou Teams, leur usage reste souvent consultatif et limité. En effet, moins de 1% des salarié·e·s utilisent activement ces plateformes chaque semaine, ce qui montre que la bascule vers une collaboration dématérialisée efficace n’est pas encore effectuée. Ce faible taux d’usage s’explique notamment par la complexité cognitive que représentent ces outils, un facteur souvent sous-estimé. Par ailleurs, il existe un rejet de ces outils dans certaines équipes, particulièrement sur le terrain, freinant leur adoption.


  1. La boîte mail, mémoire principale du travail et défis liés au stockage massif

Enfin, la boîte aux lettres électronique demeure la mémoire principale du travail, avec une augmentation de 29% du nombre de courriels stockés. Les chiffres font état de 13 000 courriels stockés en moyenne pour un·e collaborateur·rice, 26 000 pour un·e manager, et 44 000 pour un·e dirigeant·e. Cela soulève des questions en termes de réglementation des données personnelles (RGPD) et d’usage de l’intelligence artificielle. En effet, une bonne IA nécessite des données pertinentes et à jour, alors que cet immense stock d’informations stockées pose question sur la qualité et la pertinence des données conservées.


Le webinaire a également souligné l’enjeu humain avec des interruptions fréquentes, une sensation de mécanisation du travail, et une quête accrue de sens dans les activités professionnelles face à ces charges numériques. Il a été rappelé que l’infobésité ne se limite pas aux courriels, mais inclut également les multiples canaux et surtout le temps passé en réunions qui a explosé avec les outils numériques facilitant l’organisation de vidéoconférences.


Le témoignage de Salima Djerdoubi, membre de l’OICN et travaillant au sein d’Aéroports de Paris, illustre parfaitement l’importance d’adhérer à l’OICN pour mieux appréhender et agir face aux défis de l’infobésité en entreprise. C’est grâce à son intégration à l’OICN qu’elle a pu bénéficier d’un accès privilégié aux retours d’expérience, aux ressources et aux échanges avec d’autres membres, ce qui lui a permis d’approfondir la compréhension des enjeux liés à la surcharge informationnelle dans son organisation. Ces échanges collectifs l’ont notamment aidée à mener un diagnostic précis, à obtenir du recul et à mettre en place des actions concrètes pour améliorer la qualité de vie au travail, en clarifiant les canaux de communication et en impliquant les équipes dans des discussions constructives. Ainsi, son témoignage souligne que faire partie de l’OICN n’est pas seulement une source d’information, mais un véritable levier d’action collective et de transformation durable.


Pour aller plus loin et bénéficier des ressources ainsi que des échanges riches proposés par l’OICN, n’hésitez pas à prendre rendez-vous et à rejoindre la communauté en suivant ce lien.



Vous pouvez visionner le replay du webinaire :


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